La fibrosité des rations des vaches laitières
De nombreuses vaches laitières sont actuellement en début de lactation. Les niveaux de production (et donc les besoins alimentaires) ayant tendance à augmenter, on peut être tenté de distribuer des quantités de concentrés très (trop ?) importantes. Or, la vache reste un animal ruminant et la ration de base mise à sa disposition doit impérativement permettre d'assurer cette fonction.
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Qu'est-ce que la fibrosité des rations ?
On peut définir la fibrosité comme la capacité d'une ration à faire mastiquer la vache, lors de l'ingestion, mais aussi pendant la rumination. On la mesure par l'intermédiaire de l'indice de fibrosité qui correspond au temps de mastication (ingestion + rumination) pour un kilogramme de matière sèche. |
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Cet indice de fibrosité est bien entendu dépendant du typealiment : l'indice de fibrosité de la ration totale doit être supérieur à 30 mn /kg de MS (l'objectif: 35à 40 mn / kg de MS).
Quels sont les risquesd'un manque de fibrosité ?Dans le rumen, les bactéries de la digestion produisent desacides gras volatils qui tendent à faire baisser le pH de la panse. Afin delimiter cette augmentation d'acidité, la vache laitière produit de la salivelors de l'ingestion et de la rumination. Les constituants de cette salive(substances tampons anti-acide) vont alors réguler l'acidité du rumen.
Si la ration ne présente pas une fibrosité suffisante, capable de stimuler lesmécanismes de la rumination, la vache ne produira plus assez de salive, ce quientraînera des troubles métaboliques :
ðbaisse de l'appétit,
ðdiminution de la digestibilité des fourrages,
ðchute de la production laitière et du taux butyreux,
ðboiteries, diarrhées...
Les règles deprévention et les observations essentielles
Le maintien d'un niveau de fibrosité suffisant passe parquelques règles essentielles :
ð respecter lastructure fibreuse de la ration de base (hachage modéré, coupe franche del'ensilage, temps de mélange réduit...),
ðassurer un apport de fibres longues, à volonté ou en mélange (foin degraminées épiées (type fétuque élevée) ou paille),
ðfractionner les distributions de concentrés (en incorporant une partie à laration de base),
ðlimiter les apports de glucides rapidement fermentescibles et privilégierl'aplatissage des céréales au broyage, dans tous les cas, veiller à ménagerdes transitions alimentaires longues (au moins trois semaines),
ðapporter l'aliment de base à volonté (le libre service limiterait l'acidose)
ðobserver les comportements du troupeau : au repos, 60% des vaches doivent êtreentrain de ruminer
V. LASSERET
Ingénieur Conseil BTPL
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